Quelques planchettes en bois et une sorte de poinçon en métal. Voilà ce que nous semblons voir ici. L’histoire qu’ils racontent n’est cependant rien de moins qu’une révolution : il s’agit tout simplement de l’apparition de l’écriture dans nos contrées ! Avant l’époque romaine, l’écriture n’existait pas ici. Une planchette de ce type est en fait une tablette. Vous voyez que les bords sont légèrement plus hauts que le reste. Au milieu, une couche de cire d’abeille est tout d’abord étalée, puis des signes ou des mots sont gravés à l’aide d’un stylet. L’écriture, donc. Le stylet, stilus en latin, possède une extrémité plate qui servait à corriger les fautes ou à effacer un texte entier. La tablette enduite de cire est ensuite prête à être réutilisée. Des dizaines de fragments de ce type de planchettes ont été retrouvés à Tongres, ainsi qu’ailleurs dans l’Empire romain. Elles servaient de supports d’écriture pour toutes sortes de documents tels que des lettres, des notes, des documents comptables, des contrats, des documents administratifs, des actes officiels, etc. La cire de ces planchettes a disparu. Et par conséquent les écrits aussi. Lorsque ceux-ci sont encore lisibles, nous constatons que la population de nos régions emploie le latin, dans une variante populaire. Ceci aussi est une véritable révolution : dans une majeure partie de l’immense Empire romain, le latin devient la langue véhiculaire. Parallèlement, les habitants de cette région continuent de parler le celte ou le germanique. Pendant combien de temps, nous l’ignorons.