Des flacons à panse sphérique dans lesquels les archéologues ont parfois encore retrouvé des résidus ressemblant à de l’huile ou des baumes. Des fioles allongées – on dirait des éprouvettes – ayant jadis contenu du parfum. Un strigile pour nettoyer la peau… Vous découvrez ici la culture romaine des bains, une sorte de mélange entre sauna, club de fitness, massage, rencontres, discussions… C’est une totale nouveauté dans nos régions. Les riches disposent de leurs propres bains dans leur maison en ville ou à la campagne, mais la majorité de la population se rend aux bains publics, appelés thermes. Et la Tongres romaine ne fait pas exception. La pratique du bain est une activité quotidienne pour ceux et celles qui en ont le temps. Elle est associée à un rituel précis, même s’il n’est pas toujours suivi à la lettre. D’abord, vous allez faire du sport, le corps enduit d’huile. Puis vous vous faites nettoyer : la sueur, la poussière et l’huile qui se sont déposées sur votre corps sont éliminées avec un strigile, un racloir. Ensuite, vous vous rendez dans différentes salles contenant à chaque fois une baignoire ou un bassin : les bains sont successivement remplis d’abord d’eau tiède, puis d’eau chaude, ensuite de nouveau d’eau tiède et pour terminer, d’eau froide. Un bain de vapeur vient parfois encore compléter ce parcours, qui doit être répété deux à trois fois. Le parfum, c’est pour la toute fin de votre visite. Et ce pour les hommes comme pour les femmes. Les flacons à huile et à parfum bien conservés que vous voyez ici proviennent de sépultures. Les défunts sont en effet souvent inhumés avec des flacons remplis de parfum et le bûcher est lui aussi aspergé de parfum. Comme offrande, mais aussi pour des raisons d’hygiène : car un rituel funéraire traditionnel romain durait plus d’une semaine.